Que nous réserve 2011 en matière de recherche et sondage?
D’abord, j’aimerais souhaiter à tous les lecteurs de ce blogue une bonne et heureuse année 2011! Mes billets se sont faits un peu plus rares ces derniers temps, mais je prends la ferme résolution de revenir à un rythme plus régulier dès aujourd’hui…!
L’industrie de la recherche et du sondage est en profonde mutation depuis quelques années. Plusieurs nouvelles tendances ont vu le jour et se poursuivront sans aucun doute. Voici donc quelques «prédictions» pour le développement de la recherche en 2011…
L’exploration des médias sociaux à des fins de recherche
J’ai déjà écrit plusieurs billets sur le thème des médias sociaux, notamment l’état des lieux, l’analyse des humeurs et les considérations éthiques. L’utilisation des médias sociaux dans le contexte de la recherche marketing va certainement s’intensifier en 2011.
Je dirais qu’a priori, il y a deux choses importantes à retenir à propos de cette nouvelle tendance. D’abord, il s’agit d’une méthode exploratoire à utiliser avec prudence : il existe de nombreux outils dont l’efficacité n’a pas été prouvée et plusieurs défis demeurent, ne serait-ce que l’échantillonnage des propos analysés. Par ailleurs, n’oublions pas que cette méthode s’inscrit dans le champ de la recherche qualitative; en ce sens, les résultats obtenus ne peuvent prétendre être représentatifs d’une population donnée.
Toujours plus de sondages en ligne
Ce n’est un secret pour personne, les sondages en ligne ou sondages web sont généralement moins coûteux que les sondages téléphoniques traditionnels. De plus, les sondages téléphoniques, malgré qu’ils soient souvent plus efficaces que les sondages en ligne, souffrent d’un déficit d’image : on les considère dépassés ou trop envahissants. Aussi, nous assisterons encore, en 2011, à la progression du volume de sondages web par rapport aux sondages téléphoniques.
Le débat de la représentativité des panels web est loin d’être terminé!
La représentativité des sondages repose en grande partie sur un élément fondamental : le caractère probabiliste de l’échantillon (c’est-à-dire la sélection aléatoire des répondants). Or, de plus en plus de firmes proposent des sondages effectués à partir de panels de volontaires, soit des panels où les répondants s’inscrivent de leur propre initiative plutôt qu’être sélectionnés au hasard dans la population.
Ces pratiques vont à l’encontre de tous les principes scientifiques reconnus lorsqu’on veut généraliser les résultats d’un sondage à une population plus large. D’ailleurs, l’Association américaine de la recherche sur l’opinion publique (AAPOR) a officiellement recommandé, en 2010, les panels probabilistes. J’ai déjà écrit plusieurs billets sur ce thème, je vous invite à les consulter pour en savoir davantage :
- L’AAPOR recommande officiellement les panels probabilistes
- Une étude confirme la supériorité des panels web avec recrutement aléatoire des répondants
- Les sondés volontaires
- Sondages en ligne et marges d’erreur : ne vous laissez pas berner!
- Vrai ou faux? Les panels internet livrent des résultats représentatifs de la population
Ce débat continuera d’agiter l’industrie en 2011 en opposant d’une part la facilité et les coûts moindres (panels de volontaires) et, d’autre part, la rigueur scientifique et méthodologique (panels à recrutement aléatoire).
La téléphonie cellulaire et les sondages
Un nombre croissant de ménages n’utilisent plus de téléphone résidentiel fixe (ligne terrestre), mais optent plutôt pour le téléphone cellulaire exclusivement. Ce nouveau phénomène introduit un «biais de couverture» dans les sondages téléphoniques traditionnels : certains ménages ne sont plus joignables de cette façon. Pour remédier à ce problème, de nouvelles méthodes d’échantillonnage font leur apparition, lesquelles incluent des échanges téléphoniques propres au cellulaire.
Je parie que ce thème sera une grande préoccupation pour toute l’industrie de la recherche en 2011! Quoi qu’il en soit, j’y reviendrai dans un prochain billet pour vous parler du récent rapport de l’AAPOR entièrement consacré à cette question.
Voilà ce que je considère être les principales tendances pour 2011 dans l’industrie de la recherche et du sondage. Avez-vous d’autres idées?
2 réponses à “Que nous réserve 2011 en matière de recherche et sondage?”