Postes recherchent travailleurs
L’explosion du nombre de postes vacants au Québec a fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières années. Ce phénomène est-il si répandu qu’on le prétend? La tendance est-elle vraiment à la hausse? Et comment la situation au Québec se compare-t-elle à celle qui prévaut ailleurs au pays?
L’état de la situation
Selon Statistique Canada, il y aurait environ 140 000 postes vacants au Québec présentement. Parmi ces postes, la très grande majorité sont vacants depuis moins de 90 jours, ce qui ne veut pas dire qu’on va les combler facilement.
Lorsque l’on parle de 140 000 postes vacants à un moment donné, cela représente près de 4 % de l’ensemble du bassin de main-d’œuvre (auquel on ajoute les postes à combler), mais moins de 1 % pour les postes vacants depuis plus de 90 jours.
La tendance
Depuis quatre ans, le nombre de postes vacants au Québec a littéralement doublé, passant d’environ 70 000 à 140 000. La tendance est donc clairement à la hausse, malgré une stabilisation temporaire en 2018 (voir diagramme ci-dessous).
Quand on se compare…
Au début de 2015, le taux de postes vacants au Québec était nettement inférieur (1,8 %) à celui observé dans l’ensemble du pays (2,7 %). La situation a beaucoup changé depuis, le taux de postes vacants au Québec dépassant maintenant celui observé dans l’ensemble du pays (3,8 % au Québec contre 3,5 % dans l’ensemble du pays).
Les solutions
Dans ce contexte exigeant pour les entreprises, ces dernières se tournent notamment vers deux solutions pour pourvoir les postes vacants : le recrutement d’une main-d’œuvre immigrante et la mise sur pied d’initiatives pour établir une « marque employeur » engageante et stimulante.
En ce qui concerne la rémunération (on parle ici d’une bonification de celle-ci), les données récentes ne permettent pas de conclure que beaucoup employeurs utilisent cette stratégie pour attirer et retenir les travailleurs. Il y a en effet des moyens beaucoup plus efficaces de le faire, notamment en assurant un climat de travail agréable et une conciliation travail-vie personnelle novatrice.
On n’est pas près de pourvoir tous les postes vacants au Québec, mais c’est encourageant de constater tous les efforts qui sont faits présentement en ce sens. Je suis curieux de voir ce que les prochains mois nous réservent…