L’importance première des données secondaires
Quand les gens me demandent ce qu’une maison de sondages fait au quotidien, je me fais un malin plaisir de leur expliquer que notre routine va bien au-delà des sondages. En fait, notre obsession est de trouver les réponses aux questions de nos clients, peu importe où elles se trouvent. Si c’est dans la tête des consommateurs, alors soit!
Autrement, notre curiosité nous mènera dans une quête acharnée de la vérité, sur les chemins de la connaissance parsemés d’embûches. Dans le cadre de nos recherches, les données secondaires constituent souvent une mine d’information extraordinaire. J’en ai déjà parlé dans un dossier spécial réalisé dans le journal Les Affaires. Vous pouvez lire le texte en cliquant ici.
Voici 7 avantages qui confèrent aux données secondaires une grande valeur dans notre boîte à outils de « trouveurs ».
- Elles sont déjà disponibles
Pourquoi réinventer la roue alors que l’ont fait les Sumériens il y a plus de six millénaires? Lorsque l’on cherche une information, les données secondaires devraient toujours être la première source considérée dans le processus de recherche. Dans le pire des cas, vous ne trouverez rien!
- Elles sont parfois la seule source d’information crédible
Les sondages sur les intentions de dépenses en cadeaux de Noël me font toujours sourire. En effet, la plupart des gens ne préparent pas de budget pour suivre leurs dépenses quotidiennes, et ne savent pas plus à l’avance combien ils vont dépenser pour les cadeaux de Noël. Pour ma part, je n’ai généralement pas la moindre idée du montant, même après les achats effectués!
Or, on présente généralement les résultats de ces sondages dans les médias comme s’il n’y avait pas de marge d’erreur. En réalité, il y a une énorme marge d’erreur de réponse, sans compter la marge d’erreur d’échantillonnage. Dans ces cas-là, je préfère m’en remettre aux chiffres de vente des détaillants, une donnée secondaire beaucoup plus valide.
- Elles donnent une bonne idée des tendances
Plusieurs données secondaires existent depuis un bon moment déjà et sont mises à jour régulièrement. Un examen des données historiques peut donc s’avérer un exercice fort intéressant. Par exemple, entre le début de la pandémie (premier trimestre de 2020) et juin 2021, le nombre de postes vacants au Québec a bondi de plus de 50 %. La tendance est très clairement à la hausse.
- Elles offrent une base de comparaison inestimable
Je suis le premier à regarder les résultats de sondages avec un œil critique. Après tout, c’est mon travail. De temps à autre, j’ai la chance de pouvoir comparer un résultat de sondage à la même donnée, disponible grâce à des données secondaires et pour la même période. N’en déplaise aux sceptiques, à peu près toutes les fois où j’ai pu comparer, les résultats de notre sondage coïncidaient avec les données secondaires disponibles. Dans ces situations, je pousse un soupir de soulagement (pas que j’avais des doutes!) et je dis merci à nos statisticiens. Leurs pondérations à dix itérations ne cesseront jamais de m’impressionner.
- Elles nous forcent à chercher
C’est un biais professionnel. J’adore chercher… et trouver. La recherche de données secondaires est un parcours toujours enrichissant. Elle nous amène à découvrir de multiples sources qui seront utiles à moyen et long terme en plus d’aiguiser nos réflexes en matière d’interprétation des données.
En effet, comme chaque donnée n’est pas présentée de la même manière, ou issue de la même méthodologie, la confrontation de diverses sources de données nous expose à diverses manières de faire, ce qui élargit nos horizons de chercheur. Dans ce processus, le client est toujours gagnant.
- Elles constituent la base de la démarche scientifique
Tout processus de recherche digne de ce nom débute par une revue des publications dans le domaine d’intérêt. C’est le principe de s’installer sur les épaules de nos prédécesseurs, afin de voir plus loin. Même si ça donne rarement toutes les réponses, ce n’est jamais un exercice futile. Au contraire, ça permet de rédiger des questions de sondage plus pertinentes, grâce à une meilleure maîtrise du sujet. Comme un vrai scientifique!
- Elles sont souvent gratuites!
Qui n’aime pas réaliser des économies à l’occasion? Les données secondaires peuvent être dénichées partout sur internet, dans les bibliothèques publiques, dans les journaux, auprès des organismes statistiques (Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada, etc.), la plupart du temps sans aucuns frais. Mais attention, on peut perdre beaucoup de temps sans une méthode de recherche rigoureuse. Mieux vaut élaborer un plan de recherche de données secondaires avant de partir dans tous les sens!
Besoin d’aide pour faire du ménage dans vos données? Faites appel aux spécialistes de SOM!