Conseils : faire un sondage Web ou un sondage téléphonique?
Depuis plusieurs années, les sondages Web ont la cote! Ils se substituent, dans certains cas, aux sondages téléphoniques traditionnels. Si vous avez à choisir entre les deux méthodes, sur quels critères devez-vous baser votre décision? Voici quelques pistes susceptibles de vous éclairer…
La population à laquelle vous vous intéressez est-elle branchée?
Selon des données du Cefrio, 73,1 % des adultes québécois ont utilisé Internet de façon régulière en mai 2008. Même si cette donnée est en constante croissance, il n’en demeure pas moins que plus du quart de la population québécoise n’est toujours pas branchée. Certains groupes de la population sont plus touchés par cette «fracture numérique». En effet, selon Statistique Canada, les personnes à faible revenu, moins scolarisées, plus âgées ou vivant en milieu rural utilisent moins souvent Internet que la population en général. Il est donc particulièrement important de s’interroger sur les caractéristiques numériques de la population ciblée par le sondage.
Quels sont les objectifs de votre sondage?
Les objectifs qui guident la réalisation de votre sondage sont un élément important à prendre en compte dans le choix d’une technique de sondage. Si vous voulez par exemple évaluer une campagne publicitaire télé, le Web s’avère intéressant puisque le répondant peut visionner la pub. Si c’est votre notoriété qui vous préoccupe, il vaut peut-être mieux l’évaluer par téléphone : les gens n’ayant pas le loisir de réfléchir trop longtemps, la réponse est plus spontanée. Si le sujet que vous abordez dans votre sondage est «sensible», il est possible que les répondants s’expriment plus facilement – ou plus honnêtement – sur le Web étant donné l’absence d’une autre personne, en l’occurrence l’interviewer (c’est le phénomène de la désirabilité sociale). Ce ne sont que des exemples, il y a autant d’objectifs qu’il y a de projets de recherche! L’important est de choisir la technique de collecte de données la plus adaptée aux objectifs poursuivis.
Votre échantillon doit-il être représentatif de la population?
Nous avons déjà écrit à plusieurs reprises sur les méthodes d’échantillonnage et la représentativité. Les sondages Web et les panels posent des défis supplémentaires lorsqu’il est question, par exemple, de sélectionner un échantillon probabiliste de la population en général. Pour obtenir un échantillon représentatif «grand public» avec marge d’erreur à l’appui, les sondages téléphoniques sont plus fiables. Si vous disposez par contre d’une base de sondage qui couvre votre population cible (ex. : liste des courriels des membres d’une association), le sondage Web est tout indiqué.
La population à l’étude est-elle apte à remplir un sondage Web?
Il ne suffit pas de disposer d’une connexion Internet pour remplir un sondage Web. Encore faut-il posséder un minimum d’aisance avec un ordinateur et maîtriser suffisamment la lecture. Saviez-vous qu’en 2003, la proportion de la population québécoise âgée de 16 à 65 ans qui atteignait ou dépassait le seuil de compétence jugé nécessaire pour fonctionner dans la société actuelle était d’environ 51 % en compréhension de textes suivis? Cette donnée stupéfiante, tirée du Rapport québécois de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes, donne à réfléchir sur la capacité de certains groupes à compléter efficacement des sondages Web. Pour ces groupes, les sondages téléphoniques sont plus appropriés.
Quel est votre budget?
Question cruciale s’il en est une : les coûts! Les sondages téléphoniques, parce qu’ils requièrent des systèmes sophistiqués et, surtout, des interviewers compétents, coûtent généralement plus chers que les sondages Web. Il peut cependant y avoir des exceptions. Par exemple, si vous avez un nombre limité de questions à poser à la population québécoise, il peut s’avérer plus avantageux de les poser via le SOM-R, c’est-à-dire le sondage omnibus hebdomadaire de SOM.
Pour discuter de votre situation particulière et de vos besoins, je vous invite à communiquer avec Éric Lacroix, directeur de projet chez nous.