Sondages et médias : l’exemple des normes de Radio-Canada

Sondages et médias : l’exemple des normes de Radio-Canada

Il m’est arrivé à quelques reprises, dans ce blogue, de critiquer les médias pour la façon dont ils diffusent les résultats de sondage. Je leur ai déjà reproché, par exemple, de faire la nouvelle avec n’importe quoi en diffusant les résultats de sondages non scientifiques.

En me «promenant» sur Internet, je suis récemment tombée sur les normes de production de Radio-Canada en matière de sondages, que j’ai trouvées exemplaires! On insiste sur l’importance de la rigueur méthodologique et l’information à transmettre au public.

La validité et la fiabilité des résultats de sondages dépendent de l’application rigoureuse de méthodes de recherche éprouvées et reconnues. Il faut diffuser, en même temps que les résultats d’un sondage, les informations pertinentes sur la méthode utilisée et, s’il y a lieu, en signaler les failles à l’auditoire.

À propos spécifiquement de la diffusion des résultats d’un sondage, les normes précisent que les journalistes doivent :

(a) accorder la priorité aux données factuelles sur leur interprétation;

(b) fournir à l’auditoire le contexte du sondage, soit : le nom de la personne ou de l’organisme qui a réalisé le sondage et, s’il y a lieu, ses allégeances politiques; le nom du commanditaire du sondage, s’il y en a un; la population sondée et la période du sondage, la taille de l’échantillon, le taux de réponse et la marge d’erreur;

(c) se garder d’accorder quelque valeur de prédiction que ce soit aux résultats de sondages d’opinion publique.

La partie qui traite des sondages non scientifiques est aussi très claire :

Les sondages qui ne sont pas faits selon une méthode reconnue ne fournissent pas de résultats valides ni d’information fiable.

Il faut apporter un soin particulier à la présentation de séries de déclarations qui pourraient avoir l’allure de réponses à un sondage. […] Il faut prendre garde de laisser croire qu’elles reflètent l’opinion publique sur une question donnée. De même, on peut résumer les commentaires reçus sur un sujet; mais on ne peut, en aucun cas, en donner le décompte.

Enfin, on aborde également le vote téléphonique (invitation faite au public d’appeler pour donner son opinion) qui, parfois, peut avoir l’air d’un sondage. (Ici, on devrait ajouter les fameux «sondages éclair» qui pullulent sur le Web.)

Ce genre d’initiatives peut être manipulé par n’importe quel groupe de pression. Non seulement elle ne génère pas d’information valable; elle est généralement trompeuse.

Après un tour d’horizon rapide sur le Web, je n’ai pas trouvé l’équivalent sur les sites des autres médias francophones ni dans le code de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.

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