2. Les données secondaires : les premières à considérer
Quand une donnée n’existe pas, qu’il faut un processus de recherche pour la faire émerger, on parle de données primaires. On procède alors par sondage ou par tout autre mode reconnu de collecte d’information. Mais pour chaque décision où un besoin d’information se fait sentir, c’est aux données secondaires qu’il faudrait d’abord penser, dans un souci d’efficience.
En effet, les données secondaires ont un avantage sur les données primaires : elles existent déjà! Alors, pourquoi réinventer la roue?
Les données secondaires, qui ne méritent certainement pas leur épithète (elles n’ont rien d’accessoire), sont essentiellement des données primaires qui ont vieilli un peu. Elles peuvent ou non être du domaine public. Les données primaires deviennent essentielles seulement si les secondaires n’existent pas ou sont caduques.
Pour résumer la différence entre les données primaires et secondaires, on pourrait dire que Statistique Canada collecte périodiquement le premier type de données (primaires), qui deviennent du deuxième type (secondaires) dès leur publication.
Si vous êtes pressé d’obtenir une information, disons dans la seconde, quel type de donnée allez-vous d’abord rechercher? Une donnée secondaire, bien sûr! N’oubliez jamais ce truc mnémotechnique.
Des données au service de la santé publique
Les médias nous ont présenté, au cours des derniers mois, tout un lot de données en lien avec la COVID-19 : nombre de personnes infectées, nombre d’hospitalisations, nombre de personnes aux soins intensifs, nombre de décès, nombre de personnes guéries, etc. Pour la santé publique, ce sont des données primaires précieuses à collecter. Mais une fois diffusées dans les médias, elles devenaient des données secondaires pour les journalistes et la population.
Derrière les portes closes, les responsables de la santé publique utilisent certaines de ces données pour prendre des décisions vitales pour les Québécois. Les données sont toujours attendues avec impatience, mais elles prennent un sens et guident la décision seulement lorsqu’elles sont mises en relation avec les données secondaires des jours précédents.
Les données alimentent un modèle
Si, par rapport à la veille, les nouvelles infections explosent, est-ce le temps de déconfiner? Sûrement pas! Le lien entre données secondaires et prise de décision ne peut être plus clair. L’utilité des données secondaires pour la prise de décision ne peut être plus évidente, ce qui ne signifie pas que le processus décisionnel est simple. En effet, à partir de quelle baisse quotidienne du nombre de personnes infectées doit-on déconfiner? Il y a donc une troisième composante cruciale dans l’équation : le modèle. Décider, ça revient généralement à alimenter un modèle avec des données.
Les données secondaires au service des affaires
Dans le monde des affaires, les données secondaires abondent autant que dans le domaine de la santé. Trop souvent négligées, elles peuvent pourtant orienter une grande variété de décisions, dont un lancement de produit, l’établissement des prix, la stratégie d’exportation, l’axe d’une campagne publicitaire, une planification stratégique ou un processus de fusion d’entreprises.
5 sources de données secondaires pratiques
1. Données sur le commerce en direct (www.ic.gc.ca/eic/site/tdo-dcd.nsf/fra/accueil) : Publié par Industrie Canada, ce portail présente des données sur l’exportation dans plusieurs industries et pour près d’une centaine de catégories de produits. Avant de se lancer dans un nouveau marché, il peut être intéressant de voir ce qui s’est passé en matière d’exportation au cours des cinq dernières années. En plus, c’est gratuit.
2. Google Tendances (trends.google.fr) : Grâce à une compilation des recherches effectuées sur Google, la plateforme permet de suivre l’évolution dans le temps de l’intérêt pour une marque, un produit ou un sujet dans un territoire donné. On peut y voir qu’au Québec, la COVID-19 a fait l’objet du plus grand nombre de requêtes quotidiennes depuis mars 2020, à l’exception des journées prévues pour les demandes de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Aussi, pour détecter la saisonnalité dans le magasinage de produits, c’est un outil imbattable! Lui aussi est gratuit.
3. IBIS World (ibisworld.com) : Compagnie australienne fondée en 1971, IBIS World publie une panoplie de rapports d’industrie pour un grand nombre de pays, en compilant de manière originale les statistiques nationales et des données provenant de diverses associations sectorielles. Très intéressant lorsque vous souhaitez obtenir une vue d’ensemble de votre industrie et de ses tendances. Cette fois, il faut payer.
4. Institut de la statistique du Québec (stat.gouv.qc.ca) : C’est un classique, mais qui peut se priver des données de base sur la population québécoise? En effet, vous y trouverez une panoplie de données démographiques, économiques et sociales pour mieux comprendre la société dans laquelle on vit.
5. Statista (statista.com) : Fondée en Allemagne en 2007 et puisant ses informations de multiples sources, Statista est un portail d’information qui collige une très grande variété de données sur plusieurs industries à travers le monde. La plateforme est très conviviale et mise à jour régulièrement. Son infolettre quotidienne impressionne. Certaines informations sont gratuites, d’autres nécessitent un abonnement.
Alors, qu’attendez-vous pour tirer profit des nombreuses données secondaires disponibles un peu partout (souvent gratuitement) et ainsi les faire passer au rang qu’elles méritent, en premier? N’oubliez pas l’équation : dans la seconde = données secondaires.