Peut-on être «trop» éthique?
J’en conviens, la question peut paraître étrange à première vue : comment pourrait-on être trop éthique en recherche? Évidemment, je ne remets pas en question le respect des principes éthiques de la recherche. Mais je me questionne sur la façon dont on les applique parfois – et je parle ici des principes éthiques à l’égard des sujets qui participent à la recherche (ex. : répondants). Sur le plan pratique, il arrive que la «sur-éthique» nous joue des tours.
Éthique de la recherche : les origines
Les principes éthiques qui guident la recherche aujourd’hui tirent leur origine du procès de Nuremberg (1945-1946) intenté contre les principaux dirigeants de l’Allemagne nazie. Parmi les accusés, on retrouvait plusieurs médecins ayant mené des expériences sur les détenus des camps de concentration. Le code de Nuremberg (1947), élaboré à l’issue du procès, regroupe dix principes éthiques à respecter lors d’expérimentations avec des sujets humains.