Twitter remplacera-t-il les sondages d’opinion? Bien sûr que non

Twitter remplacera-t-il les sondages d’opinion? Bien sûr que non

logotwitterTwitter remplacera-t-il les sondages d’opinion? est le titre d’un article publié par Branchez-vous la semaine dernière. On y fait référence à une étude de l’Université Carnegie Mellon (PDF) qui, après l’examen d’un milliard de «tweets», conclut que les données publiées sur Twitter expriment les mêmes tendances que les résultats des sondages d’opinion sur certains thèmes sélectionnés.

La nouvelle a rapidement fait le tour du web. Et comme toujours lorsque des études montrent les avantages et les possibilités des réseaux sociaux, plusieurs ont sauté sur l’occasion pour annoncer la mort des sondages d’opinion. Une chose est sûre, ce n’est pas pour demain!

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«Focus» sur le groupe de discussion

«Focus» sur le groupe de discussion

Groupe-discussion-test2La revue scientifique Recherches qualitatives consacre entièrement son premier numéro de 2010 aux entretiens de groupe (groupe de discussion, focus group, entrevue de groupe…).

Je parle rarement de recherche qualitative sur ce blogue. Pourtant, ces méthodes sont très utilisées en recherche marketing et sociale. Et comme je viens d’animer une série de 12 groupes de discussion, les textes proposés par Recherches qualitatives m’ont particulièrement intéressée. Je vous en recommande d’ailleurs vivement la lecture; tous les articles présentent un intérêt! Je vous parle brièvement de trois d’entre eux qui ont particulièrement attiré mon attention.

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Résultats de sondage dans les médias : un exemple rafraichissant!

Résultats de sondage dans les médias : un exemple rafraichissant!

Loupe-graphique2Il m’arrive souvent de critiquer les résultats de sondage qui paraissent dans les médias (ici et ici par exemple). Trop souvent, la méthodologie est incomplète, trompeuse ou carrément erronée.

De plus, on commet souvent la faute de diffuser une marge d’erreur avec les résultats d’un sondage non probabiliste (ex. : sondage mené auprès d’un panel de volontaires par opposition à un recrutement de panélistes aléatoire – voir à ce sujet la recommandation de l’Association américaine de la recherche sur l’opinion publique).

Mais je lève mon chapeau à l’Agence QMI et à Canoe qui publiaient ce matin les résultats d’un sondage CROP :

Les résultats du sondage reposent sur 1173 questionnaires complétés via Internet du 19 au 24 mars 2010 dans le cadre du sondage omnibus CROP-express. Compte tenu du caractère non probabiliste de l’échantillon web, le calcul de la marge d’erreur est impossible.

C’est la première fois que je vois autant de transparence à l’égard d’un sondage en ligne non probabiliste. J’ai été très agréablement surprise, pour ne pas dire émue!

Le prétest d’un sondage en ligne

Le prétest d’un sondage en ligne

GO3-pretest-sondageJe vous ai déjà parlé en détail du prétest d’un sondage téléphonique. Mais qu’en est-il du prétest d’un sondage en ligne? Il est tout aussi important, mais se présente différemment.

Le prétest est «l’épreuve que subit la première mise en forme d’un questionnaire d’enquête ou d’un test auprès d’un échantillon réduit afin d’en déceler les défauts et d’y faire les corrections qui s’imposent.»
Source : Grand dictionnaire terminologique

Une des particularités du sondage web par rapport au sondage téléphonique, c’est qu’en plus du contenu, il faut aussi tester le contenant. En effet, le répondant doit avoir autant de facilité à lire et à comprendre les questions qu’à naviguer sur les pages web du sondage. On doit donc considérer l’ergonomie du sondage (nombre de questions par page, format et emplacement des questions, boutons, etc.) et le fonctionnement technique (chargement des pages, sauts de question, questions facultatives ou obligatoires, etc.).

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Une enquête «répondants-mystères» révèle quelques horreurs sur les panels d’internautes

Une enquête «répondants-mystères» révèle quelques horreurs sur les panels d’internautes

Detective-enqueteLa firme Grey Matter Research (Phoenix, Arizona) vient de rendre public un rapport* plutôt accablant pour certains panels d’internautes. Intitulé Dirty Little Secrets of Online Panels, le rapport présente les résultats d’une enquête «répondants-mystères» auprès de 12 panels de volontaires de grandes compagnies (internationales ou américaines), incluant des panels bien connus ici comme Harris Interactive, Ipsos (I-Say) ou Global Test Market.

Le principe du «répondant-mystère»

Grey Matter Research a inscrit plusieurs répondants-mystères à des panels de volontaires pour une période de 30 jours. [Évidemment, les panels à recrutement aléatoire sont exclus de l’étude puisqu’il est impossible de s’y joindre sans avoir préalablement reçu une invitation.] Les répondants-mystères avaient pour instructions de répondre de façon honnête aux questions posées et de noter leurs observations sur chacun des sondages.

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L’AAPOR recommande officiellement les panels probabilistes (recrutement aléatoire des panélistes)

L’AAPOR recommande officiellement les panels probabilistes (recrutement aléatoire des panélistes)

sondageweb-bleu2Dans un rapport* publié en mars 2010 (c’est tout frais!), l’American Association for Public Opinion Research (AAPOR) publie les conclusions d’un groupe de travail sur les panels d’internautes (online panels).

Je vous parle aujourd’hui de la première recommandation des experts :

Les chercheurs devraient éviter d’utiliser des panels non probabilistes lorsque leur objectif est de généraliser des résultats à l’ensemble d’une population.

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Le «Verdict» : est-ce vraiment votre opinion?

Le «Verdict» : est-ce vraiment votre opinion?

Pt-exclamation2Lundi soir, c’était la première émission du «Verdict» de Véronique Cloutier. J’avais entendu parler du concept de l’émission, que je trouve plutôt original et non dépourvu d’intérêt soit dit en passant, mais bien honnêtement, j’ai complètement oublié de regarder la première lundi. Mais après que mon collègue Francis Dufour ait piqué ma curiosité ce matin sur la méthodologie utilisée, je me suis reprise en visionnant quelques extraits sur internet.

D’entrée de jeu, l’animatrice explique brièvement la méthodologie des sondages sur lesquels s’appuie l’émission :

Les sondages […] sont faits avec un échantillon qui représente 5,9 millions de Québécois francophones avec une marge d’erreur de 4 %, 19 fois sur 20.

Cette toute petite phrase comporte pas moins de trois erreurs (sans compter les omissions). Pourriez-vous les trouver?

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Sondages en ligne : quels indicateurs suivre? (4)

Sondages en ligne : quels indicateurs suivre? (4)

Sablier-durée-sondages-webJe continue ma série de billets sur les indicateurs les plus pertinents à suivre au cours d’un sondage en ligne. Aujourd’hui, il sera question de la durée du sondage et du temps de réponse par question.

Durée du sondage

La notion de durée est bien différente dans un sondage web par rapport au sondage téléphonique. Comme le sondage web est «auto-administré», le répondant peut prendre tout le temps nécessaire pour participer au sondage, incluant des pauses plus ou moins longues. En calculant la durée moyenne pour l’ensemble des participants, on a toutefois une bonne idée de l’investissement requis par le répondant. Lorsqu’on conçoit un questionnaire, il faut toujours garder à l’esprit que la longueur d’un sondage fait partie des facteurs qui influencent le taux de réponse, particulièrement dans les sondages en ligne : un sondage trop long pourra générer davantage d’abandons.

Mais en matière de durée, la situation est encore plus problématique lorsque le répondant est… trop rapide!

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Un léger manque d’éthique

Un léger manque d’éthique

1-Poisson-ethiqueÀ la fin de ce billet, vous comprendrez que «léger» est un euphémisme. En fait, je suis carrément soufflée par ce qui est, ni plus ni moins, que de la concurrence déloyale. «Welcome to the real world, m’a dit l’un des patrons de SOM, ça arrive tout le temps». C’en était fait du peu de naïveté et d’idéalisme qu’il me restait.

L’appel d’offres
Récemment, nous avons perdu un appel d’offres au profit d’une firme concurrente. Jusque-là, rien d’anormal : on ne peut pas tous les gagner! L’appel d’offres, en provenance d’un organisme gouvernemental, requérait les services d’une firme pour effectuer un sondage auprès d’une tranche plutôt rare de la population. Pour réduire les coûts, l’appel d’offres spécifiait qu’une partie de la collecte des données devait s’effectuer par internet, auprès d’internautes recrutés de façon aléatoire. En principe donc, exit les panels d’internautes volontaires. Mais pour nous en assurer, nous avons communiqué avec le mandant. Voici sa réponse, fournie à tous les soumissionnaires :

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Internet supplante la télévision chez les Canadiens? Pas sûr!

Internet supplante la télévision chez les Canadiens? Pas sûr!

Television-internet-sondageLa semaine dernière, un intéressant sondage d’Ipsos mentionnait que, pour la première fois, le nombre d’heures consacrées à internet en une semaine dépassait le nombre d’heures passées à regarder la télé. Plusieurs médias et blogues ont relayé la nouvelle en faisant tous la même erreur d’interprétation. Pouvez-vous trouver de quelle erreur il s’agit?

Voici ce que dit l’étude originale :

Ipsos reports that for the first time ever in their tracking research, the weekly Internet usage of online Canadians has moved ahead of the number of hours spent watching television. […] Overall, online Canadians are now spending more than 18 hours a week online, compared to 16.9 hours watching television.

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