Groupes de discussion en ligne : 4 bonnes raisons de les utiliser avec des adolescents

Groupes de discussion en ligne : 4 bonnes raisons de les utiliser avec des adolescents

Au mois de mars dernier, mon collègue Éric Lacroix vous parlait de groupes de discussion en ligne. J’aborde à nouveau ce sujet aujourd’hui pour vous faire part de l’intérêt d’un tel outil pour discuter avec des adolescents.

Une étude auprès des jeunes de 13 à 17 ans

Nous avons récemment mené une étude auprès d’adolescents; l’objectif était de connaître leurs opinions et perceptions à propos d’une page web leur étant destinée. Tous les matins pendant une semaine, de nouvelles questions étaient publiées. Les jeunes étaient invités à y répondre et à interagir avec les autres aux moments qui leur convenaient le mieux. On demandait aux participants d’être présents au moins 4 jours sur 7 afin de recevoir leur compensation.

4 raisons d’utiliser les groupes de discussion en ligne avec les jeunes

1. Une façon de communiquer toute naturelle pour les adolescents

On le sait, la «génération Z» est très présente en ligne; discuter en ligne leur semble tout à fait naturel. Bien sûr, ceux qui ont accepté de participer à l’exercice se sentaient possiblement déjà à l’aise avec de tels outils. Cela dit, contrairement aux groupes en ligne avec des adultes, où l’on montre parfois aux participants comment utiliser la plate-forme à l’aide d’un tutoriel, aucun outil n’a ici été fourni et aucun participant n’a soulevé de problèmes d’utilisation.

D’ailleurs, à la fin de l’expérience, les participants ont candidement révélé le plaisir et la facilité qu’ils ont eus à participer. À noter que l’incitatif était un peu moindre que celui offert pour un groupe de discussion traditionnel, ce que tous les participants ont jugé tout à fait adéquat, voire bien payé, malgré le fait qu’ils devaient participer chaque jour de la semaine ou presque.

2. En ligne, les jeunes s’expriment clairement et franchement

Les jeunes ont leurs propres opinions et savent les exprimer. Plusieurs démontrent d’ailleurs une belle aisance à communiquer par écrit (on entend trop souvent que les jeunes ne savent plus écrire de nos jours!) Par écrit, tout comme lors de groupes de discussion traditionnels, ils s’impliquent, s’intéressent au sujet et ont le souci de faire valoir leurs opinions. Certains jeunes plus réservés affirment même préférer s’exprimer par écrit. On dit d’ailleurs qu’en ligne, les gens ont tendance à s’exprimer plus franchement.

Par ailleurs, tout comme les groupes traditionnels, on favorise toujours l’homogénéité du groupe pour éviter que les plus jeunes soient intimidés par la présence des plus vieux. À l’inverse, on veut garder les plus vieux motivés et intéressés, en discutant avec des jeunes de leur âge. Pour notre étude, nous avions deux groupes de discussion distincts, l’un auprès de jeunes de 13 à 15 ans et l’autre auprès des 16-17 ans.

L’homogénéité des groupes et la discussion en ligne ont certainement permis aux participants de s’exprimer franchement.

3. Les jeunes ont des horaires bien particuliers

Selon leur âge, leur mode de vie, leurs activités, les jeunes ont parfois des horaires bien particuliers. Les groupes de discussion en ligne conviennent particulièrement bien à cette cible, et contribuent potentiellement à augmenter le taux de participation. Certains jeunes ont d’ailleurs participé très tard en soirée, voire au début de la nuit.

Alors que le recrutement pour notre étude n’était ni plus difficile ni plus facile que le recrutement pour des groupes de discussion traditionnels auprès de la même cible, le taux de participation s’est avéré meilleur que celui anticipé. Sans tomber dans les préjugés, disons que l’expérience démontre que les jeunes ont un peu moins tendance à se présenter en personne que les adultes. Avec les groupes en ligne, on leur donne non seulement la flexibilité de participer au moment de la journée qui leur convient le mieux, mais en plus, en leur demandant de participer disons au moins 4 journées sur 7, on met toutes les chances de notre côté.

4. Les participants peuvent expérimenter un produit ou un service de façon réaliste et pendant quelques jours

Cet avantage des groupes en ligne s’applique à tous les groupes d’âge. Lors de groupes de discussion, on demande souvent aux participants de s’imaginer à la maison en train d’utiliser un produit. D’autres fois on leur demande, en guise de « devoir » ou de préparation, d’essayer un produit ou un service dans les jours qui précèdent le groupe, de noter leurs réactions et de nous en faire part lors du groupe de discussion. Bref, on tente le plus possible de se rapprocher de la réalité.

Avec un groupe de discussion en ligne, non seulement le problème est résolu, mais les réactions s’avèrent beaucoup plus proches de la réalité, puisque les participants sont justement « dans la réalité »! Quand l’étude porte sur une page web, les participants peuvent évidemment la consulter comme bon leur semble, ce qui rend les questions plus concrètes, plus vivantes et plus intéressantes pour eux.

Voilà donc un outil que je me promets d’ajouter plus officiellement dans ma boîte à outils pour de nouveaux projets. Bien sûr, le groupe de discussion en ligne ne remplace pas le groupe de discussion traditionnel. Il s’agit plutôt d’une méthodologie complémentaire qui mérite d’être considérée selon la cible et le sujet à l’étude, et particulièrement dans cette ère où l’électronique devient pour certains une seconde nature!

Cet article a été écrit par Anne Laganière, ancienne employée de SOM.

3 réponses à “Groupes de discussion en ligne : 4 bonnes raisons de les utiliser avec des adolescents”

  1. Cela ne me surprends pas, a l’adolescence on a un besoin d’apprendre hors de l’école. Adolescents, nous somme curieux et on a un besoin d’être écouté. Alors des sondages fait exprès pour les adolescents, c’est une super idée. au moins 70% (d’après moi) des adolescents on accès a internet a l’extérieur des écoles, ce qui est facile de pouvoir avoir leurs avis en ligne.

  2. Je suis heureux de lire tes commentaires Anne, particulièrement ceux portant sur la capacité des jeunes à avoir des opinions, mais également sur leur manière de les communiquer. J’ai travaillé assez souvent avec cette cible pour savoir qu’il est faux de prétendre qu’à cet âge on ne fait qu’émettre un flot de sons inarticulés. Oui, ça arrive. Aussi bien via le Web qu’en personne, mais j’ai tendance à croire que ce n’est pas la norme. Nos jeunes sont beaucoup plus articulés que nous l’étions à leur âge. Et cela est aussi vrai chez des cibles encore plus jeunes (10-12 ans).

    Par ailleurs, je suis aussi de ceux qui devraient incorporer de manière plus systématique ce type de techniques à son offre. Pour fins d’exploration, quelle était la plateforme utilisée?

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