Donner aux répondants le pouvoir de choisir : un exemple de collecte mixte

Donner aux répondants le pouvoir de choisir : un exemple de collecte mixte

Pour faire suite à ce billet, voici un exemple concret de collecte mixte ou multimode.

Le projet
SOM collabore depuis quelques mois à un projet de recherche passionnant dirigé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Ce projet recueille de l’information, sur une longue période, auprès de personnes recrutées en clinique médicale. Les répondants se sont engagés à répondre à trois sondages (trois vagues) sur une période d’environ un an et demi.

Une collecte multimode (ou collecte mixte)
Lors du recrutement, les répondants avaient le choix de répondre au sondage par le Web ou par téléphone. Voici ce qu’ils ont décidé au premier contact :

  • 47 % des gens ont choisi le sondage téléphonique (malgré le fait que l’étude prenne en moyenne 25 minutes);
  • 49 % ont préféré le sondage Web;
  • 4 % étaient indifférents – ces personnes ont été contactées par téléphone.

Le taux de réponse – volet sondage téléphonique
Nous sommes en ce moment à parachever la deuxième vague (sur trois) du projet. L’expérience a montré jusqu’à maintenant qu’on obtient environ 75 % de taux de réponse avec les gens joints par téléphone (vague 1: 75,2 %; vague 2 (six mois plus tard) : 74,4 %) –  un taux exceptionnellement haut pour un sondage aussi long.

Le taux de réponse – volet sondage Web
Malgré le choix initial des répondants d’opter pour le sondage Web, le taux de réponse de ce volet était relativement bas par rapport au volet téléphonique : un peu moins de 50 % (vague 1 : 43,7%; vague 2 : 48,7 %) des gens souhaitant être rejoints par Internet ont complété d’emblée le sondage en ligne.

Après un délai raisonnable, des intervieweurs ont donc appelé les gens qui n’avaient pas encore répondu pour leur proposer de faire l’entrevue au téléphone ou bien leur donner à nouveau les accès nécessaires pour compléter le sondage sur Internet. À la suite de cette opération, le taux de réponse a augmenté d’environ 25 % (vague 1 : 30,6 % d’augmentation de taux de réponse et vague 2 : 24 % ), suffisamment pour être très près du volet téléphonique, à 1 % ou 2 % près.

Francis Pelletier, notre technicien spécialisé en recherche et sondages Web qui a eu l’amabilité de me fournir les chiffres pour ce billet, me faisait remarquer que la collecte téléphonique contribue au Web, mais que l’inverse est très négligeable… Il n’y a en effet pratiquement aucun répondant qui souhaitait au départ être contacté par téléphone qui a finalement préféré compléter l’étude sur le Web. Pas si surprenant dans l’optique où les gens qu’on contacte par téléphone avaient choisi cette approche dès le départ – peut-être faute d’accès à Internet ou de connaissance suffisante de ce médium?

Les leçons à tirer
Cette expérience de collecte mixte confirme la supériorité indéniable du sondage téléphonique quand il s’agit d’obtenir de forts taux de réponse. Mais surtout, elle démontre qu’on peut arriver, à moindre coût, à des taux de réponse sur le Web presque similaires au téléphone, si on couple ces deux modes de collecte dès le départ. Les conséquences à long terme d’une conclusion comme celle-là, si elle s’avérait applicable pour toutes sortes d’autres types de collecte, sont très porteuses…  et les perspectives très excitantes pour les gens qui travaillent dans le domaine de la recherche par sondage d’opinion!

Cet article a été écrit par Martin Noël, ancien employé de SOM.

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